Lettre aux vignerons
Chers amis Vignerons,
Aux prises avec une récolte difficile avec des rendements historiquement bas, ou cherchant désespérément de l'aide concrète après les ravages de la grêle, beaucoup d'entre nous se retrouvent en grande difficulté.
Privés de Droit de Paiement de Base (seuls agriculteurs à être privés de l'aide PAC* dédiée au revenu!), avec un prix moyen du tonneau qui ne paie ni le travail ni le risque climatique, comment les viticulteurs vont-ils passer le cap ?
Nécessité d'aides directes aux sinistrés.
Sur la question de la grêle, face au constat d'une catastrophe en cours, les autorités administratives et professionnelles ont déroulé les dispositifs habituels d'aide à la trésorerie des entreprises, complètement inadaptés à la gravité de la situation.. La Confédération Paysanne affirme qu'une aide financière directe est indispensable pour sauver les viticulteurs les plus en danger. Car chacun sait (mais qui le dit ?) que les banques ne prêteront pas aux entreprises en grande difficulté. C'est une hécatombe qui menace toute une profession. C'est pourquoi, la confédération Paysanne s'est également engagée aux cotés des viticulteurs pour réclamer l'aide directe au revenu (les DPB, aide au revenu de la PAC*).
C'est une question de survie pour beaucoup de producteurs et aussi une question d'équité.
Aide Directe impossible ?
Le Conseil Général met en avant les règles européennes des «minimis» et a piteusement promis 300 000€ d'aides directes aux sinistrés de la grêle. Une tombola dotée de la même somme aurait plus de sens: le viticulteur gagnant du gros lot aurait ainsi des chances de s'en sortir (les pertes se comptent en dizaines de millions d'Euros !)
L'Interprofession, elle, a déclaré par la bouche de son Président, ne pouvoir procéder à aucune aide directe. Si le CIVB est une association « privée » qu'est-ce qui lui interdit d'abonder un fond de solidarité au profit des vignerons sinistrés ? Les réserves du CIVB, alimentées à 75% par les CVO* des viticulteurs, doivent pouvoir servir à cela
Assurance « obligatoire » ?
La mesure phare de ceux qui dirigent la filière est d'ordre assurancielle: lier toute subvention à la signature d'un contrat d'assurance récolte. C'est dans les tuyaux Voilà une très belle perspective pour les assureurs. Une charge en plus pour les vignerons.
C'est la politique de compétitivité par les prix bas qu'il faut refuser. Elle est assise sur la fragilisation des producteurs et sur la banalisation du produit (et la pollution accrue du milieu, cf les. remous sur les résidus de pesticides dans les vins)
Sans argent et sans stock, les viticulteurs sont à la merci d'une mauvaise récolte. Le prix du tonneau doit tenir compte de cette sensibilité aux aléas, qui vont s'aggraver avec le .changement climatique en cours.
Se regrouper pour résister
Se regrouper pour résister, c'est vital. Les difficultés il faut les partager. Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France. Mettons en place des solidarités, pourquoi pas une association des sinistrés de la grêle ?
Réfléchir ensemble, en toute indépendance, à ce qui peut forger un avenir commun, en alliance avec les consommateurs, voilà le projet que la Confédération paysanne de Gironde, syndicat paysan d'hommes et de femmes libres, veut porter.
N'hésitez pas à nous rejoindre.
Contacts : Claire LAVAL 06 72 99 75 32