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EAU : NOS POSITIONS

Pour une irrigation créatrice de valeur ajoutée

La Confédération paysanne revendique une gestion transparente, collective et démocratique de l'eau. Nous sommes favorables à l'irrigation sous ces conditions. Il faut repenser et diversifier les assolements, gérer la matière organique des sols, choisir judicieusement les espèces et variétés végétales, désintensifier, encourager les systèmes agricoles respectueux de l'environnement.

L'industrialisation de l'agriculture et la politique agricole commune (PAC*) ont favorisé les cultures intensives fortement exigeantes en eau tandis que les pratiques agricoles dominantes, privilégiant l'usage des pesticides et d'engrais azotés, ont dégradé la qualité des eaux souterraines et de surface.

C'est pourquoi la Confédération paysanne demande :
de fixer des priorités pour l'usage de l'eau : consommation d'eau potable par la population, maintien de l'équilibre naturel des milieux hydrologiques et usages économiques de l'eau. Pour l'activité agricole, les productions à haute valeur ajoutée et favorisant l'emploi doivent être prioritaires ;
que les prélèvements d'eau se fassent à un niveau compatible avec le fonctionnement des écosystèmes. Il faut protéger les milieux naturels indispensables au cycle de l'eau ;
de fixer, pour une répartition équitable de l'eau, une redevance faible pour un volume limité de 10 à 20 000 m3 par irrigant, assorti de droits et de devoirs (diversité d'assolement, rotation, entretien et maintien de haies…). Au-delà, le prix de l'eau doit être fortement progressif ;
• de renforcer la recherche agronomique publique en s'appuyant sur l'agronomie et les pratiques paysannes et réorienter les moyens de recherche vers des cultures économes en eau ;
de valoriser les pratiques respectueuses de l'eau (quantité et qualité) donc l'agronomie.

Pour une vraie politique de l'eau

Reconnaître un « droit de l'eau » qui prime sur le droit d'accès à l'eau pour l'irrigation. Il faut garantir le respect du cycle de l'eau et sa préservation sans quoi la question de sa disponibilité est de fait remise en cause.
Concevoir les systèmes d'irrigation en fonction de son système global de production et de préoccupations agronomiques. L'agriculture doit s'adapter aux ressources mobilisables et non pas l'inverse. Il faut inciter les agriculteurs à s'engager dans des systèmes durables pour une gestion responsable tant de la quantité que de la qualité de l'eau, dans des systèmes agronomiques plus vertueux (rotation des cultures, moindre recours aux pesticides, diversification...).
Sortir du droit de propriété pour l'accès à l'eau et construire un droit d'usage permettant une distribution équitable et une gestion durable. Cette gestion doit être décidée par la collectivité en concertation large. Là où la ressource est rare, il faut un plafond de prélèvement pour l'irrigation avec des volumes maximaux qui prennent en compte le nombre de personnes travaillant sur la ferme (UTH* - unité de travail humain).

Définir des priorités dans les usages de l'eau. Partant du principe que l'eau est un bien commun, elle doit être affectée en priorité au maintien de l'équilibre naturel des milieux hydrologiques, condition nécessaire aux autres usages, à la consommation humaine en eau potable (hygiène et alimentation), à l'abreuvement du bétail, puis à des productions agricoles selon les priorités définies ci-dessus.

Les redevances pour pollution peuvent être envisagées selon le principe « pollueur-payeur » et le système de redevance-prélèvement doit être fortement progressif en fonction des volumes utilisés par actif agricole (UTH*).
Utilisation des eaux usées (re-use). Les risques de pollution et la faible fiabilité des analyses sont tels qu'ils n'assurent pas la fiabilité sanitaire des récoltes et des champs ainsi irrigués. Une telle utilisation présente des risques et ne peut être défendue.
Les projets de construction de réserves d'eau ne doivent pas perturber l'équilibre du milieu naturel. Des études de pertinence technique et économique ainsi que des études d'impact sont nécessaires en prenant en considération l'ensemble des équipements d'un bassin versant. Des retenues collinaires ont leur place mais pas les grands projets technologiques que sont les retenues de substitution privatives, les grands barrages, ... Il faut tenir compte des caractéristiques agronomiques du lieu et des coûts pour le contribuable.

 

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