Issue de la recherche, l'huître triploïde a une croissance plus rapide que sa consœur naturelle (ou diploïde), mais a été rendue stérile afin d'éviter les inconvénients de la période de reproduction (amaigrissement et laitance). L'huître étant hybride, les producteurs ne peuvent donc plus faire leurs naissains eux-mêmes, et doivent les acheter. Cependant, ces huîtres triploïdes connaissent un taux de mortalité supérieur, et « contaminent » le milieu dans lequel elles se trouvent. Dans les pays où l'élevage en est développé, d'importants problèmes et l'appauvrissement du milieu ont conduit les producteurs à cesser cette activité et revenir à l'élevage d'huîtres diploïdes.

Malgré ces constats, la production d'huîtres triploïdes s'impose de fait. Elle est soutenue par les instances professionnelles, plus ou moins démunies par les difficultés qui s'accumulent, et par conséquence a fortement augmenté sur le bassin d'Arcachon. Les ostréiculteurs sont ainsi confrontés à des difficultés d'approvisionnement car beaucoup d'écloseries ne proposent que des huîtres triploïdes ou ne peuvent garantir la fourniture d'huîtres diploïdes. Par ailleurs, afin de palier aux mortalités subies ces dernières années, le comité régional conchylicole a mis en place un plan de réensemencement; cependant certains producteurs regrettent qu'aient été relâchées en grande majorité des huîtres triploïdes, sans certitude d'innocuité, alors que le milieu est déjà fragilisé.