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FORMATION
17.10.2018

VIVEA - une réforme contre l’installation de nouveaux paysans et paysannes

20.02.2019 -
Le Vivea* mène actuellement une importante réforme de la formation professionnelle qui verrouille le dispositif et condamne le renouvellement des générations et l'apprentissage des pratiques d'agro-écologie paysanne. Par cette réforme, le syndicat FNSEA*/JA* entend reprendre la main sur la formation professionnelle, et notamment sur les dispositifs de formation à l'installation/transmission que nos réseaux alternatifs développent depuis 10 ans. [La Conf' n'a qu'un vote sur 16 mandats au sein du conseil d'administration de VIVEA].

 

Un fond de formation pour faire quoi ?

Tous les chef-es d'exploitation, conjoint-e-s et cotisant.e.s solidaires (depuis 2009) ont le droit à la formation professionnelle moyennant une contribution annuelle (en moyenne de 94 € en 2017). Cette contribution est collectée par la MSA* pour le compte du VIVEA, le Fond mutualisé d'assurance formation créé en 2001 par la profession agricole. Depuis 2009, VIVEA prend également en charge des formations pour les porteurs de projet. Suite au dernier Conseil d'administration du 23octobre une importante réforme de la formation professionnelle a été adoptée. Elle verrouille le dispositif et condamne le renouvellement des générations et l'apprentissage des pratiques d'agro-écologie paysanne. Cette réforme sera appliquée à partir de 2019.
 

La Réforme en quatre points

La supression des formation à l'installation pour les porteurs de projet
Les administrateurs du VIVEA ont proposé la suppression des formations à l'émergence de projet(idée au projet, etc.). Or ces formations représentent moins de 1 % du budget total de Vivéa ! Elles offrent une première approche de la faisabilité des projets d'installation pour des porteurs de projets "hors cadre familiaux" (soit 1/3 des installés).
La FNSEA*/JA* souhaite créer un module "s'installer chef d'exploitation agricole" (formation qualifiante aux compétences entrepreneuriales), porte d'entrée pour les porteurs de projet.

Lors du Conseil d'administration du VIVEA le 23 octobre dernier, cette suppression a été entérinée. Lors d'une rencontre avec le VIVEA régional le 9 novembre, la réponse qui nous a été apportée concernant cette décision a été « ce n'est pas aux contributeurs de financer les non contributeurs » alors même que depuis 3 ans, les chiffres sont stables, seuls 14 % des contributeurs c'est-à-dire des paysans installés en Nouvelle-Aquitaine utilisent le fond de formation VIVEA régional…Le VIVEA estime aussi que ce n'est pas dans son cadre légal de financer des formations techniquespour les porteurs de projet. Ces formations seraient potentiellement encore accessibles uniquement par "prescription" par le Centre d'Élaboration du Plan de Professionnalisation Personnalisé (CEPP), dispositif dont les ADEAR sont exclues dans de nombreux départements. Ces formations sont nécessaires pour l'accompagnement des hors cadre familiaux qui ne bénéficient pas du cadre familial de transmission des savoirs et connaissances et viennent palier des dispositifs publics inadaptés à ce public.
Le porteur de projet devra aussi apporter la preuve qu'aucun autre financement n'est mobilisable. (type Pôle emploi, région…)

Prise en charge annuelle plafonnée à 2000 € par an depuis 2018 pour les stagiaire

La confédération paysanne demande un assouplissement de ce plafond en fonction des besoins des personnes. Elle défend l'idée de conservation de la logique mutualiste du VIVEA.

Blocage des droits à la formation des paysans et paysannes les plus en difficulté

Un certain nombre de paysans et de paysannes ont des difficultés pour régler leurs cotisations sociales. Ils ne peuvent pas régler leur contribution à la formation professionnelle indépendamment du règlement de l'ensemble cotisations sociales.

Mise en place d'une "expertise" institutionnelle pour certaines formations

Les formations à la phytothérapie en médecine vétérinaire sont menacées par l'obligation de faire intervenir un expert vétérinaire mais dans nos réseaux, nous pensons que l'expertise qui utilise des savoirs ruraux traditionnels, sur l'usage des plantes n'est pas réservée aux vétérinaires !
A cela s'ajoute l'obligation de certification des organismes de formations (ADEAR, Confédération Paysanne, Association des Bio, etc.) d'ici 2021. Ces normes, toujours plus nombreuses et complexes à mettre en place, vont nous évincer du dispositif !

Face à la dégradation d'un système mutualiste assurant le droit à la formation professionnelle et l'autonomie dans le choix des formations, mobilisons-nous !
Signons la pétition : http://urlz.fr/7ZJ4

 

Article rédigé par Claire Faure et Coralie Pasquier, animatrice AGAP et Confédération paysanne de Gironde.
Publication originale dans la Feuille paysanne de novembre 2018

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