Rencontres d'été des Confédérations paysannes de Nouvelle Aquitaine à Bugeat La Conf’ Nouvelle Aquitaine définit son projet

La constitution de la grande région Nouvelle Aquitaine a obligé les Confédérations d'Aquitaine, du Limousin et du Poitou-Charentes à fusionner l'an dernier et à revoir leur organisation.
Qui dit grande région dit moins de proximité. «On est plus pertinent dans l'exercice de la pratique syndicale quand on est au plus près des gens. Or on nous impose des échelons politiques qui nous éloignent complètement du terrain», souligne Laurent Pinatel, le porte parole national. «On subit une réforme que l'on n'a pas demandée». Une réforme qui favorise les métropoles et mégapoles au détriment des ruraux. «Les gens se sentent complètement abandonnés dans les campagnes», ajoute-t-il craignant une poussée du vote FN sans précédent aux prochaines élections. «Les seuls liens sociaux restent les associations et les organisations syndicales mais l'harmonisation entre les trois régions risque de diminuer les aides qui leur sont octroyées au lieu de les renforcer», complète Philippe Coutant, porte parole régional. Les participants à ces deux journées en Corrèze doivent définir une politique régionale et se positionner sur les dossiers importants.
«L'idée est de construire une synergie entre les trois anciennes régions pour un projet agricole cohérent sur ce grand territoire sans qu'il n'y ait de laissés pour compte», indique Michel Limes, porte parole de la Corrèze. «On parle toujours de la production de cette grande région très agricole et peu des gens qui travaillent dessus. Les paysans et paysannes de notre territoire, que l'on représente, sont très nombreux et diversifiés. Il faut parvenir à les maintenir», insiste Philippe Coutant. C'est dans les zones de montagne que les jeunes agriculteurs s'installent le plus comme les Pyrénées Atlantiques, un département avec une politique volontariste d'installation et des structures plus petites. La Conf' se mobilise pour une agriculture agro-écologique paysanne de qualité et l'expérimentation de pratiques innovantes. «Les politiques publiques sont très importantes dans l'avenir de l'agriculture. Elles peuvent accompagner les gens et les aider à changer leurs habitudes». La gestion du second pilier de la PAC* (développement rural) incombe en effet aux grandes régions. La Conf' invite la Nouvelle Aquitaine à réorienter ses soutiens publics vers les systèmes pratiquant l'agroécologie paysanne «pour fixer l'emploi et contrer la perte de la valeur ajoutée dans les marchés agricoles».
Karène Bellina pour L'ECHO