la Confédération paysanne milite pour les jeunes
Lucie Cassagne, 25 ans, de Saint-Pierre-du-Mont, est passionnée de nature et de chevaux. Issue d'une famille non rurale, elle a étudié cinq ans aux Beaux-Arts, mais s'est rendu compte, lorsqu'elle a suivi un stage dans une ferme en Béarn, qu'elle aimait ce mode de vie. « Vivre à la ferme, élever des chevaux, tendre à l'autonomie alimentaire, cela m'a plu. »
Propriétaire de deux poneys landais, une race qu'elle adore, Lucie a suivi une formation pour être éleveur à son tour. À l'Afasec, l'école des lads jockeys de Mont-de-Marsan, elle s'est inscrite en BPREA (Brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole), option élevage et valorisation du cheval, nécessaire pour pouvoir devenir exploitant agricole. Elle devrait obtenir son diplôme en fin d'année, mais n'a pas un are de terre pour s'installer.
C'est sur ce thème de l'installation des jeunes agriculteurs que le syndicat Confédération paysanne, avec l'aide de l'ADEAR (Association pour le développement de l'emploi agricole et rural) a lancé cette année une campagne. En organisant notamment des rendez-vous dans des cafés, baptisés les cafés installation. L'occasion de mettre en contact des gens qui ne connaissent pas forcément le système, ni les terres disponibles, avec des agriculteurs, des conseillers agricoles, des syndicalistes qui savent comment cela fonctionne.
Ce qui permet aussi de constituer un réseau, de créer des liens sur des territoires qui ne se fréquentent pas beaucoup. « L'efficacité du système actuel est insuffisante, explique André Lataste », président de l'ADEAR 40. Effectivement, chiffres à l'appui, sur les cinq dernières années dans les Landes, il y a eu en moyenne 80 installations annuelles de jeunes de moins de 40 ans, dont la moitié seulement avec les aides officielles. Alors que, sur 6 000 exploitations agricoles landaises, il y a tous les ans 150 à 200 cessations d'activité.
Pourtant, depuis quelques années, il existe à la Chambre d'agriculture un Point info transmission, avec un répertoire départemental à l'installation, que les gens intéressés peuvent consulter. L'ennui, c'est que les jeunes y viennent naturellement, mais pas les anciens, les cédants, qui ont plus de mal à communiquer ainsi leur situation à tout leur entourage. Mais le nombre de visites progresse en même temps que les chiffres du chômage. En tout cas, ce répertoire est ouvert à tous les candidats, fait savoir la chambre consulaire, pas seulement à ceux qui rentrent dans le profil réglementaire.
Il existe aussi la formule du parrainage, où un ancien prend un jeune sous son aile, s'associe avec lui pendant quelques années avant de lui céder son foncier. Une formule qui semble recherchée sur la côte, où il y a de la demande en petites exploitations maraîchères bio, pour alimenter les Amap* (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne). Mais les terres disponibles sont difficiles à trouver. D'autres formules voient le jour, avec installation progressive, mais les cotisations sociales, très lourdes même si le résultat économique est négatif, sont un grand frein.
Tout ceci ne décourage pourtant pas Lucie qui continue sur sa voie. Elle se dit intéressée par ce répertoire à l'installation, et prépare en parallèle un brevet professionnel activités équestres, pour ouvrir une ferme équestre.
Le prochain café installation a lieu le 5 novembre au soir au café Boissec à Larbey. Contact: adear40@orange.fr
Article de Jean-Louis Hugon - Journal SUD OUEST Landes, du 24 octobre 2013.